C’est une journée très attendue qui s’est ouverte ce mardi à la Cour de cassation de Kinshasa. Constant Mutamba, ancien ministre de la Justice, était convoqué pour répondre devant la plus haute juridiction du pays. Mais cette première audience n’aura pas permis d’entrer dans le vif du dossier pour des retards et des tensions procédurales, elle s’est soldée par un renvoi de l’affaire au 23 juillet à 10h.
Dès l’ouverture de l’audience, l’absence de l’accusé a surpris le public et les magistrats. Seuls ses avocats étaient présents au banc de la défense. Ignorant eux aussi les raisons de ce retard, ils ont immédiatement sollicité un renvoi de l’audience, estimant que la comparution sans l’accusé porterait atteinte à ses droits. La Cour a rejeté cette demande, affirmant vouloir maintenir le déroulement prévu.
Il aura fallu attendre près de cinquante minutes pour que Constant Mutamba fasse son entrée dans la salle d’audience. Vêtu d’un costume sobre, l’ancien ministre a expliqué son retard par les embouteillages monstres de la capitale, une justification qui a suscité des murmures dans l’assistance. Prenant la parole à son arrivée, il a déclaré se présenter “à titre provisoire”, affirmant vouloir se défendre lui-même « en tant que citoyen responsable et père de cinq enfants», un détail qu’il a tenu à souligner dans un moment d’émotion maîtrisée.
Après ces échanges préliminaires, la Cour a décidé de renvoyer l’affaire au 23 juillet 2025 à 10h de la capitale, pour permettre aux parties de mieux préparer leurs interventions. Ce délai est également censé garantir le respect du contradictoire, condition essentielle à un procès équitable.
Le procès de Constant Mutamba, figure politique controversée et ex-ministre de la Justice, attire déjà une forte attention médiatique. Les chefs d’accusation, bien que non encore détaillés publiquement, laissent présager une affaire sensible aux implications politiques non négligeables. Pour nombreux observateurs, ce procès testera la solidité de l’indépendance judiciaire en République démocratique du Congo.
Si cette première journée n’a été marquée que par des échanges de forme, elle donne déjà le ton sonnant au rythme d’une tension palpable, la communication soigneusement maîtrisée, et les regards braqués sur chaque geste et chaque mot. Le rendez-vous du 23 juillet pourrait marquer un pas décisif dans cette procédure, qui, au-delà de la seule personne de Mutamba, semble porter des enjeux institutionnels et symboliques majeurs.
